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삶의 마지막(fin de vie)주제 있는 글/<Portada> 2024. 6. 7. 17:37
Fin de vie : une loi de « rupture » après plus de quarante ans de débats
Les députés ont commencé lundi l’examen du projet de loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie. Ce texte, le quatrième sur le sujet en vingt-cinq ans, instaure pour la première fois une aide à mourir.
삶의 마지막: 40년간 이어져온 논쟁에 따른 파열(rupture)의 법안 (일부 발췌)의회에서 환자부양과 임종에 관한 법안 발의를 시작할 예정
Par Béatrice Jérôme
Publié le 27 mai 2024 à 21h00, modifié le 28 mai 2024 à 00h04
« Troisième voie »
Emerge parallèlement une aspiration dans la société française à la liberté de choisir sa mort. L’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) est créée en 1980. Ses militants, soutenus par les loges maçonniques, sont rejoints par les réseaux associatifs d’aide aux malades du sida. La SFAP et l’ADMD antagonisent le débat sur la fin de vie. De cette confrontation, le courant opposé à l’aide active à mourir sort une première fois gagnant. La loi promulguée le 9 juin 1999 instaure le droit d’accès à des soins palliatifs, destinés à faciliter la fin de vie.
Mais l’affaire Vincent Humbert ouvre à nouveau le débat. Victime, à 19 ans, d’un accident de voiture en 2000, devenu tétraplégique, muet, aveugle, mais lucide, le jeune homme demande en vain en 2002 un « droit de mourir » au président de la République Jacques Chirac, qui lui répond : « Je ne peux vous apporter ce que vous attendez. » En septembre 2003, sa mère, Marie Humbert, tente alors de provoquer son décès. Il meurt deux jours plus tard, avec l’aide d’un médecin. Tous deux sont poursuivis en justice, accentuant le caractère retentissant de cette affaire.
La loi du 22 avril 2005, portée par le député (UMP, l’ancien nom du parti Les Républicains) des Alpes-Maritimes Jean Leonetti, découle en partie du cas Vincent Humbert. Elle autorise la « limitation ou l’arrêt de traitements (…) lorsqu’ils apparaissent inutiles, disproportionnés ou n’ayant d’autre effet que le seul maintien artificiel de la vie. (…) Dans ce cas, le médecin sauvegarde la dignité du mourant et assure la qualité de sa vie en dispensant des soins palliatifs », édicte la loi. Pour ses artisans, hostiles à l’euthanasie, la loi de 2005 marque une nouvelle victoire. Elle instaure un « laisser mourir » mais proscrit le droit de « faire mourir ».
Mais cette « troisième voie, entre acharnement thérapeutique et euthanasie », selon la SFAP, est à son tour remise en question par une nouvelle affaire, celle de Chantal Sébire. Défigurée par une maladie orpheline, cette femme de 52 ans se suicide en mars 2008, après avoir demandé en vain à l’Etat le « droit de mourir ». Jean Leonetti se voit confier à nouveau une mission pour évaluer sa propre loi de 2005. Il conclut à un rejet de l’euthanasie, mais reconnaît que des aménagements au texte doivent être envisagés.
[제3의 길] 연명치료(acharnement thérapeutique)와 안락사(euthanasie) 사이에서 삶을 마감하는 제3의 방법에 대한 논의가 꾸준히 이어져 왔다. 1980년대부터 존엄하게 죽을 권리에 대한 논의는 찬반이 팽팽히 맞서왔다.
« La société a évolué »
C’est sur ce chemin éthiquement balisé qu’Emmanuel Macron décide de s’engager. Réélu à l’Elysée en 2022, il se fait fort d’avancer sur la question sans diviser la société. « J’ai tendance à penser qu’en 2022 la société a évolué, qu’elle est plus apaisée qu’en 2016 » sur le sujet, analyse Mme Touraine.
Emmanuel Macron applique la méthode que résume Jean-François Delfraissy, actuel président du CCNE : « Lorsque les sujets sont complexes, la démocratie en santé s’exprime dans un triangle : l’expertise des médecins, l’avis des citoyens et finalement le politique qui décide. » Le chef de l’Etat découpe le sujet en trois temps. Premier acte : le CCNE, officiellement « autosaisi » du sujet de la fin de vie, rend le 13 septembre 2022 son avis 139, dans lequel il juge éthiquement acceptable de dépénaliser l’« aide active à mourir » à certaines conditions.
Deuxième acte : à la demande de l’exécutif, une convention citoyenne sur la fin de vie est mise en place au Conseil économique, social et environnemental. Ses conclusions, rendues le 3 avril 2023, s’avèrent proches de la position du CCNE. Près de 76 % des 184 participants tirés au sort se déclarent favorables à une loi qui autorise le suicide assisté et l’euthanasie. Ce droit doit s’accompagner obligatoirement d’un renforcement de l’offre de soins palliatifs, exigent les conventionnels.
Fort de cette onction citoyenne, Emmanuel Macron met en chantier un projet de loi qui ouvre la possibilité d’une aide à mourir, selon des conditions « strictes ». Le chef de l’Etat sait qu’il a pour lui une opinion publique de plus en plus favorable à l’euthanasie et au suicide assisté, selon les sondages.
[사회가 변화하다] 프랑수아 올랑드 정권 당시 찬반 갈등이 격화될 것이 우려되어 좌초되었던 법안 발의는, 에마뉘엘 마크롱 정권에 들어와 다시 탄력을 받기 시작했다. 대통령은 국가윤리자문위원회(CCNE)의 권고를 받아들여, 전문가(의사) 의견 수렴과 시민 의견 수렴, 정치적 의사결정으로 공론화를 진행했다. 첫 번째 단계(전문가 의견 수렴)에서 임종 문제를 주관하는 CCNE는 임종조력을 비범죄화하는 것을 용인할 수 있다고 보았다. 두 번째 단계(시민 의견 수렴)에서 행정부는 시민사회경제위원회에 요청하여 여론조사를 실시한 바, 무작위 선정된 참여자의 76%가 완화치료와 안락사 법안에 우호적인 것으로 확인되었다. 끝으로 이러한 사전작업을 바탕으로 대통령은 ‘엄격한’ 조건 하에 임종조력(une aide à mourir) 법안을 준비하고 있다.
« Fiction bourgeoise »
L’ADMD salue l’avènement du projet de loi. La gauche également, ainsi que la majorité des députés macronistes. Mais les opposants au projet ne désarment pas. Les plus virulents demeurent les équipes de soins palliatifs, malgré les promesses du gouvernement de renforcer leurs moyens. Ils ont des relais et des alliés dans le monde médical. « Il n’y a pas deux camps dans cette affaire, celui des conservateurs religieux et celui des progressistes écologistes, clame la psychiatre et psychanalyste Faroudja Hocini. Il y a un troisième camp, celui des valeurs du soin. » Le projet de loi incarne une « vision individualiste qui appartient au passé », dit-elle.
Des parlementaires Renaissance, socialistes, communistes s’insurgent contre les conséquences de la loi pour les plus « vulnérables ». « L’idée d’une mort “digne et choisie” est une fiction bourgeoise dont les milieux populaires seront les premières victimes », s’alarme, dans un entretien à La Vie, le 15 mai, Dominique Potier, député (PS) de Meurthe-et-Moselle.
Mais surtout Emmanuel Macron trouve peu de relais parmi les intellectuels. Il a consulté les représentants des cultes, hostiles à l’euthanasie, reçu le soutien de personnalités du monde de la culture. Mais, parmi les chercheurs et les penseurs, le texte a peu mobilisé, voire déplu. « L’Etat ne peut être mêlé en aucune manière à la mort d’une personne », réagit en mars l’écrivain François Sureau, jadis proche d’Emmanuel Macron.
Certains philosophes, comme André Comte-Sponville, se sont prononcés pour l’accès à une mort choisie, d’autres, à l’inverse, comme Camille Riquier, s’y opposent. Ce conseiller de la rédaction de la revue Esprit explique aussi pourquoi il se tient à distance du débat. « La fin de vie est un dilemme devant lequel la morale est impuissante », écrit-il dans Le Monde du 25 mars. « Car les nombreuses contradictions qu’elle soulève dérivent de l’ambiguïté de notre propre rapport à la mort, à la fois crainte et désirée, poursuit le philosophe. Et nul n’y échappe. » A commencer par les parlementaires qui vont devoir se prononcer sur le texte. Le débat va durer quinze jours à l’Assemblée. La gauche, avec l’appui d’une partie de la majorité, pourrait bien mettre à mal l’« équilibre » initial du projet, vanté par Emmanuel Macron.
[부르주아적 허구] 반대의 움직임은 여전하다. 행정부는 종교적 보수주의자들의 조력을 구하는 한편, 진보진영(르네상스 정당, 사회주의, 공산주의)에서는 취약계층이 임종 조력의 희생자가 될 것이라는 비판에 직면하고 있다. 철학계에서도 국가가 개인의 죽음에 개입해서는 안 된다는 의견이 제기되었다. 나아가 다수당을 점하고 있는 좌파 진영이, 기존에 수렴점(équilibre)을 찾아가던 현 정부의 정책 추진을 어렵게 할 수도 있다.'주제 있는 글 > <Portada>' 카테고리의 다른 글
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