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포퓰리즘에 관하여주제 있는 글/<Portada> 2024. 10. 29. 22:21
La peur du déclassement, moteur de l’ascension des populismes
Contrairement à ses concurrents « chute » ou « déchéance », le « déclassement » est un objet sociologique identifié dès les années 1960. Mais les passions que le mot suscite se déchaînent depuis une quinzaine d’années dans le débat public.
Par Marion Dupont Publié le 02 octobre 2024 à 14h30
계급 하락에 대한 두려움, 포퓰리즘 득세의 동력이 되다
'추락' 또는 '타락'과 대비되는 '계급하락'은 1960년대 사회학적으로 규명된 개념이다. 하지만 계급하락이 공공 담론에서 논의되기 시작한 것은 최근 15년 정도에 지나지 않는다.
déchéance (decline, degradation, downfall)
rang (rank, position)
redouter (to dread, fear)
péricliter (to decline, deteriorate)
dégringoler (to tumble down, collapse)
avènement (adevent, arrival)
dissiper (to dissipate, scatter)
décalage (discrepancy, gap)
figé (frozen, rigid, flixed in place)
naguère (formerly, in the past)
urnes (ballot boxes)
tonnerre (thunder)
Histoire d’une notion. Si les quatre cavaliers de l’Apocalypse étaient réinterprétés au goût du jour, peut-être figurerait-il parmi leurs rangs, tant il est redouté. Le déclassement, qui désigne en sociologie un mouvement social descendant, c’est-à-dire le fait pour un individu de péricliter à un rang social inférieur à celui qu’il occupait jusqu’alors, s’est progressivement installé dans le débat public depuis les années 1990. Le mot ne date pourtant pas d’hier, tout comme la peur de dégringoler de l’échelle sociale n’est pas un mal spécifique au XXIe siècle, comme en atteste Balzac dans Le Père Goriot (1835). Alors pourquoi cette récente diffusion ?
Contrairement à ses concurrents « chute » ou « déchéance », le déclassement a d’abord pour lui d’être un objet sociologique identifié. L’étude du déclassement apparaît en effet dans la discipline dès la fin des années 1960, sous la plume de deux sociologues que tout oppose pourtant : tandis que Raymond Aron prophétise, dans Les Désillusions du progrès (Calmann-Lévy, 1969), l’avènement d’une génération dans laquelle de plus en plus d’individus seront déclassés par rapport à leurs diplômes, Pierre Bourdieu met, quant à lui, le public en garde contre l’avènement d’une génération potentiellement déclassée dans l’article « Classement, déclassement, reclassement » (1978).
Le déclassement reste néanmoins un objet d’études marginal tant que les « trente glorieuses » battent leur plein, entre 1945 et 1975. Ce n’est que dans les années 1990 que les travaux sur le déclassement se multiplient et que le scepticisme qui avait d’abord pu les accueillir se dissipe, « à mesure que les crises se succèdent et que les difficultés d’insertion pour les jeunes générations s’accentuent dans les années 2000 », se souvient le sociologue Camille Peugny, qui réalise sa thèse sur le sujet à cette période-là (Le Déclassement, Grasset, 2009).
계급 하락에 대한 연구가 늘고 이에 불을 지핀 회의주의가 확산된 것은 불과 1990년대의 일로, 2000년대 들어 위기는 계속 되고 젊은 층은 사회에 통합되는 데 어려움을 겪었다.
Mais comment, concrètement, les chercheurs mesurent-ils la réalité d’une régression sociale ? La sociologie propose en réalité trois définitions du déclassement. La première approche le sujet d’un point de vue intergénérationnel, « c’est-à-dire en étudiant la position statutaire, sociale, professionnelle des fils et des filles par rapport à celles de leur père et de leur mère au même âge », détaille Florence Lefresne, ancienne directrice du Centre d’études et de recherches sur les qualifications.
계급 하락은 크게 세 가지로 정의되는데, 그 첫 번째는 세대간에 정의된다. 즉, 부모 세대에 비해 자녀 세대의 학력이 사회적 지위를 얼마나 보장하는가에 대한 사회경제학적 측면이다.
« Destins injustes »
« La deuxième approche, poursuit la socioéconomiste, consiste à mesurer le déclassement en termes de décalage entre le niveau de diplôme d’un individu et la position sociale occupée avec ce diplôme » – un phénomène aussi connu via l’expression de « déclassement scolaire » et lié à une progression du nombre de diplômés plus rapide que celle des emplois qualifiés disponibles.
두 번째 정의는 개인의 학력과 사회적 지위 간에 생기는 격차를 측정하는 것으로, 학력 인플레이션(déclassement scolaire)이라고도 불린다.
« La troisième, enfin, s’intéresse à la mobilité intragénérationnelle, c’est-à-dire à la trajectoire sociale des individus au cours de leur vie active », conclut Florence Lefresne. Une approche qui étudie donc le poids de l’origine sociale, du diplôme, mais aussi de la formation continue, des opportunités de carrière ou encore de la mobilité géographique dans les trajectoires individuelles.
세 번째 정의는 세대간 계급이동가능성에 천착하는 것으로 경제활동 기간 동안 개인의 사회적 궤적을 살펴본다.
Si les spécialistes restent partagés quant au diagnostic d’une France devenue une « société du déclassement » – certains concluant plutôt à un déclin général de la mobilité sociale et donc à l’avènement d’une « société figée » –, l’importance que le thème du déclassement a pris dans le débat public depuis le début des années 2010 pose question. « Pour comprendre cette omniprésence, il faut se rappeler qu’aujourd’hui, la majorité des gens n’ont plus des destins sociaux, mais des parcours dont la trajectoire dépend largement de leur scolarité », souligne François Dubet, sociologue et professeur émérite à l’université de Bordeaux. Or, puisque ces parcours n’excluent pas la possibilité de monter ou de descendre l’échelle sociale, le risque de tomber est désormais omniprésent.
Chaque individu étant considéré comme l’auteur de son parcours, la possibilité du déclassement suscite une cohorte de passions sociales, exacerbées par les inégalités croissantes au sein des sociétés et par les dysfonctionnements des institutions. « La peur du déclassement se manifeste de nombreuses manières : il y a l’angoisse folle des parents quant aux résultats scolaires de leur enfant, car ils ont peur pour son avenir ; le ressentiment des “perdants” du système scolaire ; mais aussi des professions, des régions entières qui se sentent méprisées, explique François Dubet. C’est le reflet d’une transformation très forte de l’expérience des inégalités : naguère, les positions étaient réparties selon des destins injustes, mais elles étaient prévisibles et n’étaient pas vécues comme des échecs et des humiliations. »
개인이 인생을 설계하는 주체로 여겨지면서 계급 하락의 가능성은 동시대 사회집단의 불안을 야기하며, 이는 사회적 불평등과 제도의 무력함으로 인해 악화되고 있다.
Or ces passions se traduisent dans les urnes –un fait qui n’est pas totalement étranger à l’intérêt de la classe politique pour ce thème, notamment depuis le coup de tonnerre provoqué par l’accession de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle, en 2002. « Dès ces années-là, un lien est établi par la science politique entre le vote pour les partis populistes d’extrême droite en Europe et ceux qu’on appelle alors les “perdants de la mondialisation” – en réalité, un synonyme de “déclassés” », décrypte Camille Peugny. Là réside peut-être la véritable raison du succès de la notion qui, via des rapports, des enquêtes, des ouvrages, des articles, s’installe durablement dans le paysage médiatique. En partie parce qu’elle permet d’expliquer un phénomène politique que, précisément, les « gagnants » ne s’expliquent pas.Histoire d’une notion. Si les quatre cavaliers de l’Apocalypse étaient réinterprétés au goût du jour, peut-être figurerait-il parmi leurs rangs, tant il est redouté. Le déclassement, qui désigne en sociologie un mouvement social descendant, c’est-à-dire le fait pour un individu de péricliter à un rang social inférieur à celui qu’il occupait jusqu’alors, s’est progressivement installé dans le débat public depuis les années 1990. Le mot ne date pourtant pas d’hier, tout comme la peur de dégringoler de l’échelle sociale n’est pas un mal spécifique au XXIe siècle, comme en atteste Balzac dans Le Père Goriot (1835). Alors pourquoi cette récente diffusion ?
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